Blog Net Censure
Le blog Net Censure a pour vocation d'expliquer de quelle manière opèrent les différents moyens de censure Internet et de leur manière de les contourner aussi simplement que possible. Dans ce monde où chaque objet du quotidien est appelé à moyen terme à devenir objet connecté, les humains vont devoir apprendre à vivre avec « Big Brother ».
Qui est « Big Brother » ?
Cette expression de « Big Brother » est fréquemment utilisée pour qualifier toutes les institutions ou pratiques portant atteinte aux libertés fondamentales et à la vie privée des humains. « Big Brother » est le nom à peine dissimulé du cocon confortable associé à la promesse de notre future, en échange du contrôle de notre vie et de toutes les données quantifiables qu'il est possible de stocker dans des fermes de disques durs. « Big Brother » c'est le contrôle.
Internet est la devenue la pierre angulaire de cette volonté de contrôle. Dans les pays au régime autoritaire, il n'y a pas de pudeur face à la censure du net. Elle s'applique à contrôler tout ce que la technique permet. Le censure n'est pas discutable mais elle est assumée. Les régimes autoritaires et plus encore les régimes totalitaires obligent à la cécité volontaire, oblige à ne pas mettre de mots sur une chose ou une situation. Ça s'apprend. Dans les pays au régime démocratique, c'est plus vicieux. La censure c'est le mal, c'est dit, redit. C'est ce que l'on nous apprend, c'est ce que disent les livres, les films, les politiques, les journalistes. La censure c'est le mal. Il ne serait pas pensable de contrôler de manière trop parfaite les citoyens. Oh non ! Jamais ! Mais...
Il y a le Bien. Le Bien, c'est ce qu'il faut défendre, parfois même au détriment des individus. Le Bien c'est bien, et le Mal c'est Mal. Répète. Le Mal on ne peut pas l'accepter. le Bien doit contrôler le mal que pourrait faire le Mal. C'est toujours comme cela que ça fonctionne. Tout le monde veut que le BIen contrôle le Mal. Le Bien c'est bien, et le Mal c'est Mal. Répète. Aucun gouvernement n'assumerait de dire : "A partir de Lundi soir, on contrôle Internet, vos mails, les sites que vous visitez, la nature de vos relations sur les réseaux sociaux". Il dirait plutôt : "Pour vous protéger nous avons le devoir de bloquer la menace." A charge du politique et des médias de décrire cette menace, ce ne sera pas le sujet de ce blog.
Ici on va s'intéresser à ce qui se passe après, quand les techniciens aux mains blanches auront posés leurs trappes, leurs grilles et leurs caméras. Combien de temps à attendre ? On est déjà dans le monde de la cyber-surveillance à échelle du réseau mondial. On est déjà dans le monde où a débuté la bataille du réseau.
Tout est déjà là. Il suffit de regarder.
Premier étonnement : « Big Brother » n'est pas une entité unique. C'est mille choses, mille entités... « Big Brother » c'est l'opérateur Internet, c'est le gouvernement, c'est bien sûr la NSA, c'est la régie de pub, c'est le petit site web de rencontre gratuite. « Big Brother » ce sont les monstres commerciaux qui ont leur emprise sur Internet et les technologies en général, de sont les Léviathan de notre temps : Google, Microsoft, Apple, Facebook, Twitter, Baidu, Amazon, eBay, PayPal, etc... « Big Brother » c'est tout ce qui est à la recherche d'informations, de leur stockage, de leur manipulation éventuelle, et bien sûr de leur réplication ou de leur rétention. « Big Brother », c'est lui, c'est toi, c'est moi. « Big Brother » c'est nous.
Second enseignement : La censure est relativement bien tolérée pour le moment parce qu'elle est en réalité d'une inefficacité inouïe ! Staline et tous les despotes obnubilés par la surveillance doivent s'en retourner dans leur tombe. Quel gâchis constateraient-ils. Comment avoir un outil d'une puissance qui approche de l'omniscience et pouvoir simplement être contourner avec un proxy pourri connecté on ne sait où, avec une bidouille du serveur DNS ou avec une application commerciale pour mobile à 5$ par mois ?
C'est notre monde. On nous dit qu'on a le droit de tout dire. On nous apprend la cécité volontaire. C'est pour le Bien. Le Bien c'est bien, et le Mal c'est Mal. Répète. On a le droit de le dire. On peut même s'en moquer ou le dénoncer. Le Bien c'est bien, et le Mal c'est Mal. Répète.
Combien de temps tiendra ce curieux équilibre ?
Même « Big Brother » ne le sait pas.
Commentaires
On est nous même Big Brother. C'est bien vu.
"La censure est la taxe que le public prélève sur les hommes éminents."
Jonathan Swift
Les censeurs chinois du web ne se limitent pas à des interventions à la Chine elle-même. La censure internet chinoise a des métastases à l'extérieur de la Chine. Un chercheur de l'organisation Amnesty International en a fait l’expérience après avoir posté une vidéo destinée à commémorer l’anniversaire des manifestations de la place Tian’anmen sur sa page Linkedin. Et quelle ne fut pas la surprise de ce chercheur. Il a reçu un message l’informant que le contenu était interdit en Chine. De ce fait ce contenu a été bloqué pour les utilisateurs du monde entier, et pas seulement chinois. Depuis, Linkedin a changé de politique, et laisse visibles dans les autres pays les contenus qui sont interdits en Chine. Mais les autorités chinoises maintiennent une pression sur les grandes compagnies du web qui sont prêtes à n'importe quoi pour ne pas déplaire au régime chinois et ne pas perdre l'intégralité du marché chinois plus que juteux pour ces compagnies sans scrupule. Que ce soit dit.
Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression que ce soit en Chine aux USA ou en France, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considération de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit.
Lu dans le monde ce jour :
« Responsabiliser les acteurs de l'Internet » : c'est le message qu'a martelé Bernard Cazeneuve, mardi 20 janvier, au Forum international de la cybersécurité à Lille. Bernard Cazeneuve avait annoncé la semaine dernière qu'il se rendrait « prochainement » aux Etats-Unis pour « sensibiliser » les grands opérateurs d'Internet comme Google, Facebook ou encore Twitter.
Bonjour la promesse de cyber-surveillance et probablement de censure.
Je suis d'accord.
Et en Europe ?
L’association Statewatch vient de publier un document signé de la main de Gilles de Kerchove, coordinateur de l’UE dans la lutte contre le terrorisme. S'inspirant des gouvernements américains et britanniques, il plaide pour un affaiblissement des moyens cryptographiques à la disposition du public, autrement dit il veut que le chiffrement des données soient allégés ou que les clefs de chiffrement soient disponibles pour les autorités.
Big Brother n'est pas chinois.
La net censure c'est l'avenir...