La partie immergée de l'iceberg : l'auto-censure
La censure brutale, bête et méchante, voire même sanglante dans certains cas qu'on peut qualifier de spectaculaires n'est que la partie qui émerge de cet "iceberg censure". Mais il existe une partie immergée de la censure, immensément plus volumineuse: l'auto-censure.
Difficile de sonder la généalogie des pensées pour le moment (cela arrivera-t-il ?) et donc de trouver une manifestation visible de cette acte d'auto-censure. Mais en scrutant l'actualité récente on en trouve des traces visibles. Prenons le cas de l'exécution des caricaturistes de Charlie Hebdo survenu il y a quelques jours qui est déjà en soi une volonté grossière de censure la plus brutale. Il s'agissait de réduire à la page blanche ces dessinateurs. Ce qui témoigne par ailleurs d'une bêtise hallucinante quand on peut facilement prévoir que cet acte ne peut que donner les galons de la gloire et une exposition maximale à ce qu'ils aurait voulu voir réduire à néant. La réaction est massivement uniforme. Tout le monde veut devenir Charlie Hebdo. D'un point de vue purement technique, dégagé d'émotion, les assassins de ces caricaturistes ont sauvé le journal au bord du dépôt de bilan. C'est ainsi.
Ce qui est encore plus intéressant de noter, c'est la manière dont les journaux étrangers ont réagi. Au milieu de la compassion, sûrement sincère, est apparu cette chose pas facile à observer dans son milieu naturel : l'auto-censure.
Sur les photos illustrant certains de leurs articles consacrés à la fusillade, des médias anglo-saxons ont choisi de pixeliser ou de recadrer les dessins de Charlie Hebdo afin d'auto-censurer le contenu de ces caricatures. Le New York Daily News a ainsi flouté une photo datant de 2011 montrant le dessinateur Charb devant les locaux de Charlie Hebdo après un incendie. Il tient en main la dernière édition de son journal dont la couverture est pixelisée. On retrouve la même volonté d'auto-censure chez d'autres journaux anglo-saxons comme The Telegraph, CNN, NBC, The New York Times, Wall Street Journal... Même chose pour les réseaux câblés NBC, MSNBC, CNBC, ABC News et CBS News. Ce qui ne les empêche pas d'afficher "JE SUIS CHARLIE" pour s'assurer bonne conscience.
C'est exactement cela l'auto-censure.
Commentaires
Je suis bien d'accord.
Je rajouterai que voir ceux qui crachaient sur Charlie jouer la pleurniche et la compassion pour ces grands journalistes me donnent des hauts-le-coeur.
Mais ces assassins ont raté leur coup. Au lieu de tuer Charlie Hebdo, ils en ont fait un symbole à échelle quasi mondiale.
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Ils sont CHARLIE mais ils n'ont pas de couilles.
L'autocensure c'est en réalité la routine des journalistes.
Il n'y a plus qu'à attendre les lois qui vont contrôler Internet...
Les médias anglo-saxons ont cédé à la pression des djihadistes. Ils n'ont pas de couilles. Le New York Times décrit simplement la couverture du magazine qui «montre le prophète Mahomet tenant une pancarte où l'on peut lire «Je suis Charlie», surmonté du titre «tout est pardonné» sur un fond vert», sans avoir le courage d'afficher dévoiler le dessin. ils font de la radio à New York Times ?
Oui quel courage de ces journalistes anglais et américains.
Caroline Fourest tente en vain de montrer la couverture de Charlie Hebdo sur Sky :
http://www.dailymotion.com/video/x2...
Vous parlez des médias anglo-saxons. mais alors que dire des médias dans les pays sous la pression des musulmans intégristes ?
L'autocensure est la lâcheté la plus discrète.
La toute récente loi antiterroriste a déjà fait l’objet de nombreuses critiques des spécialistes du Net. Mais ce n'est que le début. Cette loi prévoit en autres la punition pour consultation «habituelle» de sites faisant l’apologie de la violence. Cette loi contre la liberté d'Internet permet également le blocage des plateformes en ligne ne modérant pas les contenus pro-terroristes, sans devoir obtenir l’accord préalable d’un juge. C'est la porte ouverte à toutes les dérives. On connait comment ça évolue. On sait comment ça commence, avec les bons sentiments, et comment ça fini par la surveillance généralisée et injustifiée.
Deux semaines après les attentats à Paris contre la rédaction de Charlie Hebdo, la riposte étatique commence à s’organiser sans aucune gêne. Il leur faut même agir à chaud, pendant que les français se sentent encor sonnés, apeurés.
C'est la base de la manipulation.
Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuse, doit annoncer ce mercredi les mesures exceptionnelles prises par le gouvernement pour renforcer les contrôles sur Internet et les réseaux sociaux après les annonces faites devant les députés par le Premier ministre, Manuel Valls.
Quand le petit frère de Big Brother, on se tait, et on écoute...
mouais, ce que je vois, c'est que les problèmes ne sont pas nouveaux, la différence c'est que tout a émergé à la vue de tous.
Une censure parée de sa panoplie démocratique, est bien plus redoutable qu'une censure dictatoriale. Dans une dictature, c'est brutal, certes difficile à vivre quand on en subit les conséquences mais il y a ce qu'il est interdit de faire ou de dire et ce qu'il est obligatoire de faire ou de dire.
Dans une démocratie, ou un régime qui prétend l'être, les choses sont plus floues. Il y a certes des interdits, et mêmes quelques obligations mais les actes sont avant out soumis aux regards approbateur ou désapprobateurs des autres, à la pression floue.
La censure c'est la règle en démocratie. C'est même comme ça qu'elle tient à peu près debout.
De toute façon, ceux qui défendent la liberté d'expression, blablablabla... comme les journalistes, défendent en réalité LEUR liberté d'expression, leur petit confort pour faire un nid douillet à leurs petites certitudes.
Ca y est ! Le décret sur le blocage des sites internet sans autorisation préalable d’un juge a été présenté en Conseil des ministres.
Ce qui nourrit l'(autocensure censure, c'est la lacheté au quotidien, la peur qui couve.
Moi j’appelle ça la pensée magique du "pas d'amalgame", cette façon de dire "tout va bien", "je ne vois rien", "je ne dis rien", "je ne fais rien".
On peut aussi appeler ça de l'autocensure.
C'est sous nos yeux, en ce moment.
La censure c'est maintenant...
Ça commence par une hésitation, et après on y pense même plus.
C'est ça l'autocensure.